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En 2002, une directive européenne (émanant de ses engagements au protocole de Kyoto) sur la performance énergétique et le climat intérieur des bâtiments est adoptée. En découle, en 2010, la réglementation PEB (Performance Énergétique des Bâtiments) wallonne, puisque cette compétence est régionale en Belgique. L’objectif poursuivi est de consommer moins d’énergie primaire, c’est-à-dire d’énergie prélevée directement à la planète.
Une certification PEB est obligatoire si on met en vente ou en location son bien, ou si on fait construire un bâtiment neuf. Elle permet de comparer la performance énergétique des logements (de A++ à G) sur le marché de la vente ou de la location, un critère de choix lorsque l’on cherche à acheter une maison par exemple, une habitation classée A promettant théoriquement des économies d’énergie sur les factures à venir.
Vers le Q-Zen
Aujourd’hui, la Wallonie tend même vers le Q-Zen, c’est-à-dire le quasi zéro énergie pour les bâtiments neufs ou assimilés neufs (qui ont subi une rénovation lourde). Autant dire qu’on en est loin. À l’échelle wallonne, «la performance énergétique moyenne des logements en 2019 correspond au label PEB F», a annoncé le ministre de l’Énergie, Philippe Henry. A Huy-Waremme, on atteint même la classe G, tout en bas du tableau, encore pire donc. Sur 29.445 PEB émis de 2010 à 2019, 31 % sont classés G, soit une consommation de plus de 510 kWh/m² d’énergie primaire par an.
Un rien mieux en ville
Si on trie ces données par commune et par pourcentage, on se rend compte qu’au-delà de la moyenne de l’arrondissement, aucune commune ne tire son épingle du jeu, toutes comptent une majorité de logements classés G. Surtout Hamoir (44 %), Saint-Georges (42 %) et Engis et Marchin (39 %).
La proportion décroît graduellement pour atteindre la vingtaine de pourcents, avec les trois villes, Huy (27 %), Hannut (24 %) et Waremme (21 %) en fin de classement. « En ville, il y a moins de maisons 4 façades que de maisons mitoyennes, donc moins de déperdition de chaleur par les murs. Il y a plus d’appartements aussi, par conséquent moins de surfaces de déperdition selon la même logique », analyse Catheline Pirard, certificatrice PEB, originaire d’Ouffet.
Elle constate que le label décerné dépend souvent de l’époque de la construction du bâtiment, et des normes ou techniques utilisées alors : « Avant 1970, on faisait des murs pleins, donc moins isolants que les murs creux (avec une lame d’air) actuels. A la fin des années 80, on commence à isoler », retrace-t-elle.
Isoler le toit en priorité
Catheline Pirard, certificatrice PEB, conseille d’isoler en priorité la toiture (par où s’échappe 30 à 35 % de la chaleur), puis les murs (20 à 25 %), et les planchers (10 à 15 %). Un poste moins onéreux par rapport au reste aussi : « Isoler une toiture est à la portée de beaucoup de monde, et avec 15 à 20 cm de laine minérale, on est à 10-15 euros du m². Alors qu’avec une isolation par l’extérieur, on est à 150 €/m². Et le retour sur investissement est rapide : 4 à 6 ans alors que si on passe d’anciens à de nouveaux châssis de fenêtres, on atteint 30 ans… »
D’autres postes permettent aussi de gagner plusieurs niveaux sur l’échelle PEB, comme le système de chauffage : « Le plus pénalisant en PEB, c’est le chauffage électrique : pour 1 kWh utilisé, on considère qu’on prélève 2,5 kWh à la planète. Avec une nouvelle chaudière à condensation, on y gagne directement. »